Un étranger en Iran

Publié le par Yohann

Un étranger en Iran

Voyageur ou touriste, touriste ou voyageur ?

Synonyme pour certains, contraire pour d'autres. On peut être touriste sans voyager et voyager sans jouer au touriste. D'après l'OMT, passé 4 mois sur les routes, nous ne sommes plus considérés comme touristes. De même lorsque l'on pédale dans des coins désertiques, cuisinons au réchaud et dormons sous tente, on ne se sent pas vraiment en excursion touristique. Quand bien même lorsque l'on se retrouve dans un lieu pittoresque ou dans une ville historique riche culturellement, on déambule appareil-photo en bandoulière et habits d'occidentaux, et on est vite repéré comme tel. Pour moi c'est du pareil au même, je suis un touriste en voyage.

Mais en Iran, le voyageur ou le touriste entre dans une 3ième catégorie : une curiosité, un oiseau rare. Il ne sert à rien d'être discret : ma taille, mes cheveux, ma peau font de moi le centre d'intérêt, l'exotisme de la journée. Sur la route, chaque véhicule nous klaxonne ou joue de sa sirène. Dans la rue, chacun nous hèle et nous fait signe à n'en plus pouvoir tenir mon guidon. Et mille fois, "Hello Mister !" résonne à mes oreilles.

Arpentant nos premiers bazars et voulant en capturer quelques images fugaces de manière discrète, je remarque que la plupart des vendeurs ont sorti leur portable et me mitraillent : l'arroseur arrosé. Dans les musées, les gens nous demandent de poser avec eux tous ensemble, puis un par un ; assis dans un parc on nous accoste, c'est un vrai défilé. Chaque personne rencontrée ou parfois même simplement croisée nous prend en photo. Je dois être sur la moitié des Facebook iraniens.

Alors étant un voyageur-touriste, je joue le jeu, pose, souris, parle au téléphone avec le cousin du voisin du commerçant qui baragouine quelques mots d'anglais, m'arrête en bord de route pour une photo et toujours la même réponse sort de ma bouche "Français". Loin d'être délicats, ils sont pour le moins enthousiastes.

Parfois bien sûr ma patience s'étiole, et oui cet homme avec toute sa famille sur sa moto, qui après une longue journée de vélo me colle dans le rond point en pleine circulation tout en m'interrogeant en Farci, oui lui j'avoue, je l'ai bien envoyé bouler.

Publié dans Iran

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