Des oiseaux mais pas d'oisifs
Une semaine de sédentarisation chez Tricia et Paul nous fera un bien fou. Ils habitent dans une réserve naturelle nommée "Hinewai", près d'Akaroa. Une maison en plein cœur de la nature, entourée de végétation et d'oiseaux. Un p'tit paradis qu'ils partagent volontiers en échange de quelques coups de main.
- Kakariki, petits perroquets verts natifs en voie de disparition car de trop nombreux prédateurs dévorent leurs oeufs pondus à terre - Le Bruant jaune (Yellowhammer), espèce d'oiseau importée -
Après 4h de travail chaque matin en compagnie de Tricia, nous profitons ensuite des lieux à notre convenance. Leur maison est située à dix min à pied d'une baie où viennent se reposer parfois des otaries. Avides de les rencontrer, nous sommes partis dès le premier jour pour nous y promener. Sans trop y croire nous avons scruté les rochers afin d'y repérer le mammifère marin...
- Nous nous sommes sentis privilégiés de pouvoir ainsi les observer dans leur milieu naturel, sans les perturber -
Chaque soir nous partagions le dîner avec nos hôtes, divinement concocté par Tricia. Nous avons eu droit à de la bonne viande chassée par leurs amis (lapin, cerf). Vous trouverez d'ailleurs la recette du ragoût de lapin sur la page "Savourer". Nous avons aussi découvert les Pawas : de gros coquillages brillants à la texture caoutchouteuse. Tricia les avait faits mariner toute une nuit dans un délicieux mélange de sauce soja. Les légumes provenaient pour la majorité de leur potager. Bref, une semaine bien saine en terme de nourriture, fortement éloignée des burgers et fish&chips proposés en ville.
Voici un mâle opossum originaire d'Australie (Phalanger renard), il paraît que l'on reconnaît la femelle à sa poche ventrale (comme chez les kangourous). Cette espèce a été introduite par l'homme pour la commercialisation de sa fourrure. Mais comme l'opossum n'a pas de prédateur sur cette île, l'espèce est devenue invasive. (Exactement comme le ragondin en France). Elle cause des dégâts au niveau de la flore et de la faune locales. L'Homme a donc un rôle à jouer pour limiter la prolifération de l'opossum.
Bref, certaines personnes comme Paul sont chargées de poser des pièges et d’assommer l'animal sus-nommé jusqu'à ce que mort s'en suive. Yohann a aidé à peler la bête, tandis que je versais une petite larme pour l'âme de cet opossum qui est né au mauvais endroit (ils sont protégés en Australie).
Tandis que Paul s'éclipse pour poser des pièges, Tricia nous emmène à la pêche aux moules moules moules pendant que la marée est basse. Nous veillons bien à récolter les plus grosses (pas moins de 10cm) et à n'en prendre qu'une dizaine, afin de ne pas affecter la biodiversité de la réserve. Nous les cuisinerons à la vapeur avec de l'ail et du piment.
- L'oiseau ci-dessus est un oyster-catcher (torea), son long bec effilé lui permet de manger des mollusques -
Nos hôtes sont doués de leurs mains et nous dévoilent avec des paillettes dans les yeux leur paradis : un immense atelier où ils fabriquent notamment des écriteaux. Ils acceptent avec plaisir de nous initier au travail du bois. Nous décidons de fabriquer un panneau pour remercier Kerry d'avoir gardé nos vélos durant un mois. Yohann manipule avec joie sa première défonceuse sous les conseils de Paul.
- Le Pukeko, un autre oiseau emblématique de Nouvelle-Zélande reconnaissable à son beau plumage bleu, qui se baladait près de notre petite maison -
Pendant que Tricia prépare son marché hebdomadaire, Paul nous emmène au ruisseau. Il va essayer d’appâter des anguilles avec des petits morceaux de viande crue. Il nous apprend qu'elles sont presque aveugles, mais qu'elles ont un sens de l'odorat très développé. Il écrase les appâts et les immerge dans l'eau, afin que leur odeur attire les anguilles. Les grosses ne daigneront pas venir, par contre nous verrons une jeune toute fine qui se régalera des bouts de viande, tout en se méfiant de nous.
- Paul nous fait cueillir quelques-unes de ces feuilles (surtout celles à trous) que nous avons goûté en infusion comme le faisaient les maoris -