Le solo de Yo

Sans ailes sans elle, je repars en selle sans zèle.

Quittant la trop moderne et trop consumériste Thaïlande, qui ne semble pas avoir beaucoup à m’offrir, je m’engouffre dans les petites routes à la recherche de la Thaïlande bucolique. Sans trop de difficultés je la découvre et prends un bain de cultures. Celle villageoise où je retrouve les maisons sur pilotis, les chapeaux pointus, les poules en liberté et les vaches aux grandes oreilles. Celle des champs où je déambule entre les rizières, toujours, les plantations d’ananas, de caoutchouc, de bananes et de manioc. Elles sont omniprésentes mais pas toujours recommandables.

Du vert à perte de vue - manioc - "y a une cigogne dans la grande rizière, mais vous ne pouvez rien y faire"

Mais par cette route, et après avoir fréquenté le Danube et le Gange, je pars à la rencontre du non moins célèbre Mékong. Sa teinte capuccino, qui tranche sur les différents tons verts de la végétation, ainsi que son fort courant n’invitent pas à la baignade et c’est bien dommage car la mousson m’a posé un lapin. Pas une goutte de pluie en quinze jours et le mercure qui s’affole. J’en viendrais à maudire le soleil et tenter une danse de la pluie. Enfin mes cent kilomètres quotidiens m’incitent plus à m’allonger sous la moustiquaire à l’abri des moustiques voraces et nocifs. En parlant de faune, je remarque que c’est l’asphalte qui me permet certaines découvertes. Les serpents et scorpions camouflés dans la luxuriante végétation, s’égrènent, écrasés sur les bords de routes. Je ne parle même pas des papillons, je vous évite les images.

au coucher et au lever

Poubelles de tri en vieux pneus recyclés - Pacman est donc allé à l'école...- une ptite coupe pour la route

Le Mékong, je le traverse finalement pour entrer au Laos après une dernière nuit en Thaïlande (pour le moment) avec des moines gloutons. Ceux-ci ayant reconnu mon appartenance à leur tribu m’apporteront 3 sachets de gourmandises diverses pour alourdir mes sacoches.

J’arrive alors à Vientiane, petite capitale laotienne. Riche en ambassades et en expat, la ville offre un premier aperçu assez faussé du pays. Voitures de luxe et cafés branchés y sont légion, mais ont vite fait de disparaitre sitôt le centre-ville franchi.

Ayant à y séjourner quelques jours dans l’attente de mon visa vietnamien, je décide de mettre ce temps à profit pour me rendre utile. Grâce au site HelpX j’ai le plaisir de joindre Marianne et Tho qui dirigent depuis 3 ans une crèche. Je tiendrai compagnie aux enfants les matinées en échange du gîte et du couvert. Cette semaine m’apporte le confort (avec un très bon « gîte » et de copieux « couverts ») et la joie de côtoyer des bouts de choux. Ces petits privilégiés, tout droit sortis des 4x4 d’expat disposent d’un super lieu et d’une équipe nombreuse pour s’épanouir (à en faire rêver les instits français).

La visite marquante de la semaine, ne fut non pas celle d'un énième temple bouddhiste, mais l'exposition du COPE. Cette coopérative produit des prothèses pour les nombreuses victimes, encore aujourd'hui, des bombes américaines lâchées lors de la guerre du Vietnam. Cette exposition nous replonge dans les bombardements subits par le Laos, pays neutre. Durant 8 ans un bombardement a eu lieu toutes les 40 minutes sur le territoire laotien, jour et nuit, en faisant de lui le pays le plus densément bombardé au monde.

Ci dessous, allez voir l'animation du COPE, très bien faite et très instructive.

A voir!

Le weekend arrivant et mon visa en poche, je reprends mon vélo pour aller plus au Nord vivre d’autres aventures.